LA FÊTE EST FINIE
Du 28/02/2018 au 27/03/2018
Faire un film énergique et optimiste sur deux jeunes femmes toxicomanes sans occulter les difficultés et sans tomber dans la caricature était un pari osé, relevé haut la main par Marie Garel-Weiss qui signe ici une première réalisation très réussie !
Céleste et Sihem se rencontrent en désintoxication. Elles y arrivent le même jour et partagent la même souffrance... Dans ce centre, le cadre très strict est posé sans ménagement, avec une forme de brutalité déstabilisante. Alors que Sihem, en réaction, s'enferme dans le silence, Céleste voit en elle un alter ego rassurant et s'y agrippe comme à une bouée de sauvetage... À mesure que leur amitié se confirme, leurs rapports se complexifient et s'équilibrent : elles sont toutes deux avides de rire et partagent une joie et une spontanéité communicative. Leur complicité est ambivalente, la force du lien qui les unit peut les mener au meilleur comme au pire : elles restent toutes deux fragiles, chacune à sa manière...
Il fallait sans doute avoir vécu cette histoire pour arriver à la dépeindre aussi justement... Si La fête est finie est en partie autobiographique, le film parvient surtout à dépasser la question de la toxicomanie trop généralement montrée comme une pulsion de mort. Marie Garel-Weiss voulait avant tout traiter de la dépendance comme maladie du lien et de la difficulté à s'extraire de fonctionnements familiers pour aller vers des trajectoires inconnues, sans filet de sécurité et sans reproduire les mêmes mécanismes... Elle nous livre le récit d'un véritable combat : pour l'abstinence, pour la liberté et pour la vie.