LA CHANSON DE L'ÉLÉPHANT
Du 24/08/2016 au 07/09/2016
La veille de Noël, le Docteur Green doit quitter sa femme pour se rendre de toute urgence à l’hôpital psychiatrique qu’il dirige : le Docteur Lawrence n’est pas venu travailler, et reste injoignable. La dernière personne à l’avoir vu est un patient, Michael Aleen. L’établissement ayant été entaché d’un récent scandale, le directeur refuse de rendre publique cette disparition et décide d’interroger Michael, malgré les mises en garde répétées de son infirmière, Miss Peterson : Michael excelle dans la manipulation. Qui aura le plus d’ascendant sur l’autre pour arriver à ses fins ? Quel en sera le prix à payer ?
Adaptation de la pièce de théâtre du canadien Nicolas Billon, qui signe ici le scénario, La chanson de l’éléphant est un face-à-face entre l’autorité médicale et un patient qui, pour la première fois, peut instaurer les règles de l’entretien avec un psychiatre. Cette joute psychologique est construite comme des matriochkas :
chaque mensonge révèle une vérité sur Michael. Xavier Dolan, ici uniquement acteur, excelle dans les manœuvres qui justifient d’en faire des tonnes. Dans l’excès pour pousser à bout l’équipe médicale, ou dans les confidences sur son intimité, on ne sait jamais distinguer la sincérité de la manipulation.
On se laisse porter par ces avancées comme le Docteur Green, qui, à son insu, sera aussi mis à nu. Bruce Greenwood est parfait dans le contrôle (ou pas) que sa stature exige. Le huis-clos dans le cabinet du disparu est entrecoupé par les flash-back permettant de reconstituer les heures précédentes et le passé de Michael, et par les interruptions des trop rares Carrie-Anne Moss et Catherine Keener. Et ces digressions ne font pas que maintenir la tension de ce thriller... Que révélera cette dernière poupée russe ?
(par Carine Trenteun • culture31.com)