L'ORDRE DES MÉDECINS

Simon, 37 ans, médecin aguerri dans un service de pneumologie, passe sa vie à l'hôpital. Avec les années, il a appris à se protéger et enseigne durement à ses internes qu'il est impératif de ne pas s'engager émotionnellement auprès des patients. La petite équipe de son service est un peu comme une famille : derrière la porte de la salle de pause, chacun se taquine avec bienveillance et résiste à sa manière à la pression du quotidien. Mais lorsque la mère de Simon est admise dans un service voisin pour une récidive cancéreuse, tous ses grands principes s'effondrent et son univers vacille... À quoi bon tant d'engagement si on ne peut rien pour ceux qu'on aime ?

Ce premier film est parfaitement écrit et maîtrisé dans sa réalisation. Porté par un casting sans fausse note, il dépeint surtout l'environnement si particulier qu'est l'hôpital dans sa complexité et dans les difficultés qu'il rencontre aujourd'hui – notamment économiques. À travers les déambulations de Simon, torturé par ses états d'âme et son sentiment d'impuissance, c'est tout un système que l'on découvre en toile de fond : des fameuses « soirées médecine » au cours desquelles les internes relâchent la pression jusqu'aux blocs opératoires où le manque de moyens se fait sentir imperceptiblement. L'ordre des médecins est un bel hommage à tous ces gens qui s'investissent pleinement dans ces métiers essentiels, malgré les difficultés grandissantes du secteur.