L'ÉDEN

GRAND PRIX & PRIX SACD • SEMAINE DE LA CRITIQUE 2022

Pour un crime commis avec son ami El Mono, Eliú, un adolescent de la campagne, est incarcéré dans un centre de réclusion pour mineurs : un établissement expérimental, délabré et perdu au cœur de la forêt  colombienne. Chaque jour, les jeunes prisonniers y effectuent des travaux manuels dans des conditions éprouvantes et suivent des thérapies de groupe intenses visant à les transformer. L’homme en charge de leur détention a en effet pour but de les rééduquer, de leur apprendre à maîtriser la colère et la rage qu’ils portent en eux. Il semble d'ailleurs être sur la bonne voie... Un jour, El Mono est transféré dans ce même centre. Son arrivée bouleverse Eliú qui veut s’éloigner du passé qu’ils ont vécu ensemble. Elle bouscule également l'équilibre du groupe et le processus mis en place depuis des semaines. El Mono est-il capable d'évoluer lui aussi ?

Sur un ton glacial alors que les protagonistes ont l’air, eux, d’étouffer sous la chaleur environnante, Andrés Ramirez Pulido réussit à mettre en scène avec subtilité les rapports de force auxquels sont confrontés les jeunes de cette « jauría » (la meute, titre original du film). Si la violence reste majoritairement hors champ, elle imprègne autant le lieu que les personnages : tous semblent s'inscrire dans un cercle immatériel dans lequel elle se transmet inexorablement. Pourtant, L'éden explore avant tout leur humanité, et la possibilité d’une rédemption.