L'ÂME DES GUERRIERS
Du 15/01/2020 au 26/01/2020
D'après le roman d'Alan Duff (1990)
COPIE NUMÉRIQUE RESTAURÉE • INTERDIT AUX MOINS DE 16 ANS
« J’ai toujours voulu faire des films qui me bousculent et qui bousculent les spectateurs. L’âme des guerriers se déroule dans une jungle de béton – un type d’environnement que peu de Néo-Zélandais connaissent. Cependant, il s'en dégage un certain espoir, ainsi que l’esprit de l’année 1994. Il y avait alors une grande vitalité chez toutes les personnes de moins de vingt-cinq ans : quand ils sont allés voir le film, ils ont vu des personnages qui leur ressemblaient et parlaient comme eux. » Lee Tamahori
La famille de Jake et Beth Heke vit dans une banlieue pauvre de Auckland. Rendu alcoolique et brutal par la perte de son travail, Jake fait peur à ses cinq enfants. En fière descendante Maori, sa femme s’oppose à ses crises. Mais tout va bientôt voler en éclats dans une escalade de violence dont personne ne sortira indemne.
Le premier film de Lee Tamahori impose une violence suffocante, peu ordinaire. On ignorait tout du sous-prolétariat d'origine maorie, de ces 12% de Néo-Zélandais en exil sur leurs propres terres... Et puis, l'instant suivant, Tamahori nous lie chair et sang à leur destinée. Il filme avec rage, mais sans misérabilisme : on lui a parfois reproché cet esthétisme brutal, à fleur de peau et de souffrance. Mais il parle de mémoire et d'innocence brisée, d'un passé mythique – refuge illusoire contre l'alcoolisme et le chômage. Servis par des acteurs d'une puissance remarquable, les personnages ne sont pas uniquement les jouets de ce déterminisme social : ils sont des êtres à part entière, révoltants, émouvants, profondément humains. En 1994, les spectateurs néo-zélandais reçurent ce film comme un véritable électrochoc et lui firent un triomphe sans précédent.
(D'après Cécile Mury • Télérama)