INCROYABLE MAIS VRAI

Un nouveau film de Quentin Dupieux ! Il en fait deux à l’année cet hurluberlu-là ; celui-ci est à peine annoncé qu’il présente déjà le suivant au Festival de Cannes. Peut-être faut-il d'ailleurs chercher une vérité de son cinéma dans cette désinvolte prolixité ?

Une mouche géante à dresser ? Un pneu assassin ? Un tueur de blouson ? Les spectateurs des opus précédents de Dupieux le savent : une seule idée, souvent simple mais toujours déjantée, lui suffit à réaliser un long-métrage. Cette idée, il l’exploite jusqu’au bout, la presse jusqu’à plus soif, la dissèque pour mettre à nu sa logique interne et la pousser à son terme. Ce qui nous précipite, quasiment à chaque fois, dans l’absurde. Mais, en héritier de Ionesco, il s’agit d’un absurde rationnel et intelligible, d’un absurde qui grossit la réalité pour mieux nous montrer sa petitesse, sa vanité. Ce ressort dramatique, en plus d’être efficace et juste, presque philosophique dans sa démarche de déconstruction, est jubilatoire. Les films de Quentin Dupieux sont donc tout à la fois vrais et incroyables, limpides et jamais superficiels. Celui-ci ne déroge pas du tout, mais alors pas du tout, à la règle.

Nous n'avons donc pas hésité une seconde à le programmer, et nous avons également décidé de ne surtout pas vous en dévoiler davantage ici. Quentin est au Cosmo chez lui, depuis longtemps, depuis toujours. Certes, dans nos sous-sols vous ne trouverez pas de trappe mystérieuse, pas plus que de bijoux familiaux nippons ou de pommes fourrées à la fourmi, n’en déplaise à Marie (Léa Drucker) et Alain (Chabat). Mais les fans de Dupieux – et il y en a quantité à Toulouse – s’y retrouveront allègrement. Rejoignez-les !