IL PLEUT DANS LA MAISON
Du 03/04/2024 au 23/04/2024
PRIX FRENCH TOUCH DU JURY • SEMAINE DE LA CRITIQUE 2023
Sous un soleil caniculaire, Purdey, dix-sept ans, et son frère Makenzy, quinze ans, sont livrés à eux-mêmes. Alors que Purdey fait des ménages dans un complexe hôtelier, Makenzy se fait un peu d’argent en volant des touristes. Entre l’insouciance de l’adolescence et l’âpreté de la vie adulte, ils devront se soutenir l’un l’autre dans ce voyage d’une douceur déchirante, qui semble bien être le dernier été de leur jeunesse.
Ce premier long-métrage de fiction dresse le portrait tout en nuances d’une fratrie livrée à elle-même. Il pleut dans la maison déjoue parfaitement les clichés auxquels il aurait pu être réduit : l’été belge n’y est pas gris mais lumineux et caniculaire ; le titre résonne d'ailleurs comme une prévision météo ironique lorsque nous constatons qu’il fait constamment beau, sauf dans la maison. Si la complicité qui unit Makenzy et Purdey – frère et soeur à l'écran comme dans la vie – fait le charme du récit, nous prenons aussi plaisir à observer les instants frivoles qui composent cet été adolescent : une baignade, des confidences, un vol de vélo... Les moments les plus fascinants du film restent cependant ceux qui montrent l’ennui. À l’instar des personnages, nous avons parfois l’impression de tourner en rond et pourtant le récit ne s’essouffle jamais, rythmé notamment par la force d’esprit de Purdey, qui compte bien construire une vie meilleure pour son frère et pour elle-même. Paloma Sermon-Daï raconte la force, l’authenticité et le fragile équilibre d’un duo attachant qui ne cesse de se réinventer, dans un élan sublime de sincérité.
(D'après Marie Serale • Le bleu du miroir)