HER JOB

« L’histoire de Panayiota décrit l’absurdité d’un système qui n’est pas seulement le cancer de la Grèce mais qui touche le monde capitaliste confronté à la rentabilité à tout prix. Dans ce sens, on peut voir Her job comme un film politique, pas seulement parce qu’il se déroule sur fond de crise, mais parce qu’il décrit la décomposition de la société à travers la perte des emplois et du lien social. » Nikos Labôt

Her job se déroule à Athènes : les effets de la terrible situation économique impactent de plein fouet le quotidien de la population. Panayiota est une femme au foyer. Elle ne sait ni lire, ni écrire et est directement passée du cocon familial au domicile conjugal. Elle n’a jamais connu l’autonomie et ne s’est jamais posé la question de la domination dont elle était victime. Mais la crise change la donne : Kostas, son mari, perd son emploi. Panayiota postule alors pour faire le ménage dans une grande surface. Elle est docile, elle a honte de sa position et de son manque d’éducation : cela fait d’elle une employée modèle et modelable, du pain béni pour son employeur...

Ce joli film suit le parcours d’une émancipation. Panayiota trouve un travail asservissant mais il est une première étape pour accéder à une forme d’autonomie. Se confronter à la réalité extérieure, rencontrer des gens, observer les luttes sociales aussi : tout un ensemble d’éléments qui, progressivement vont faire évoluer sa perception de la réalité et sa manière d’y exister. Tout en délicatesse et grâce à l’interprétation remarquable de Marisha Triantafyllidou, Her job parvient à raconter une histoire singulière et à porter par ce biais un jugement moral implacable sur la situation de la Grèce contemporaine.