GLORIA !

Venise, XVIII^e siècle. À l’Institut Sant’Ignazio, orphelinat et conservatoire pour jeunes filles, le quotidien est rythmé par la pratique musicale, sous la houlette sévère du maître Perlina, et les tâches ménagères. Teresa, servante silencieuse et solitaire, est exclusivement dévolue aux travaux domestiques. Elle semble pourtant avoir un don naturel pour transformer tout ce qui l'entoure en mélodies harmonieuses. Deux événements vont bouleverser la routine du cloître : la commande d'un concert à l'occasion de la visite du Pape à l'institut et la découverte par Teresa d'un authentique piano-forte abandonné dans le grenier du conservatoire.

Margherita Vicario est actrice et musicienne. Pour son premier film en tant que réalisatrice, elle décide de conjuguer ses deux passions pour mettre en lumière la place des femmes dans la musique et dans son Histoire. Elle s'est ainsi intéressée aux Ospedali, institutions d’aide aux femmes, réputées pour dispenser une formation musicale de haut niveau. Si les bénéficiaires de cet enseignement ne pouvaient aucunement prétendre en faire leur profession – du simple fait de n'être pas des hommes – Margherita Vicario questionne leur ambition créative. Elle part d'une réalité historique et s'en éloigne pour prendre des airs de fable pop et moderne, éloge de l'émancipation artistique et de la sororité. Elle allie ainsi vraisemblance et écarts fantastiques voire anachroniques. Si elle signe elle-même la bande-originale du film, son sens du rythme et des harmonies infuse également sa mise en scène. Gloria ! est ainsi porté par cette envie communicative de faire de la musique un moment joyeux de partage, traversant le temps et l'écran de cinéma.