DETOUR

Le talentueux réalisateur britannique (Creep, Severance...) voit son nouvel opus atterrir directement dans les rayons DVD / Bluray, comme ce fut le cas de ses précédents Triangle et Black death. Mais vous vous rappelez sans doute avoir découvert ses films lors de la célèbre Nuit Fantastique tournefeuillaise, ou peut-être nos spectateurs carcassonnais se souviennent-ils de sa venue dans la fameuse forteresse pour y tourner son téléfilm Labyrinthe... Après le film d’horreur et la fresque médiévale, il se frotte ici au film noir – dont le titre renvoie au chef-d’œuvre de Edgar G. Ulmer (1945) – et propose un brillant exercice de style.

Harper, un jeune étudiant, déteste son beau-père, responsable de l’accident qui a plongé sa mère dans le coma. Un soir, alors qu’il noie son chagrin dans l’alcool, il élabore un plan avec un voyou et une stripteaseuse pour l’assassiner. Le lendemain, à peine remis de sa cuite, Harper n’a pas le temps de se souvenir de sa rencontre qu’il se retrouve embarqué dans une virée vengeresse, contraint d’assumer ses choix…

Christopher Smith élabore un récit alambiqué, truffé de fausses pistes et de rebondissements pour mieux surprendre et perdre le spectateur. On s’amuse à démêler le vrai du faux sans être tout à fait sûr, au final, d’y être parvenu... Comme dans ses précédents films, la réalisation est soignée et la direction d’acteurs impeccable (particulièrement Tye Sheridan, découvert gamin dans The tree of life et Mud). En déconstruisant son récit, il lui injecte un peu de fraîcheur et nous offre ainsi un film noir efficace, malin et surprenant.