COMPTE TES BLESSURES
Du 25/01/2017 au 14/02/2017
Vincent a 24 ans. Il vit chez son père qui se lève aux aurores pour faire les marchés. Sa mère est décédée et son absence est palpable, son deuil inachevé. Vincent chante à s’en casser la voix dans un groupe de hard rock. Son corps est couvert de tatouages qui peuvent évoquer des choses fortes, ou être le résultat de paris idiots... C’est une culture, un moyen de transgresser les règles et d’affirmer sa singularité. Un soir, Vincent apprend que son père a une nouvelle petite amie. Un choc. À partir de là, puisqu’il est au courant, plus besoin de se cacher et Julia (magnifique Monia Chokri) intègre petit à petit l’appartement familial. Les tensions se cristallisent entre père et fils, pendant que le désir s’installe entre Julia et Vincent...
Sur son torse, Vincent a tatoué Count your blessings, expression anglo-saxonne qui signifie « compte tes bienfaits dans la vie »... Le titre du film nous annonce le contraire. La vie est un combat et certaines épreuves sont plus douloureuses que d’autres. Les non-dits deviennent des stigmates ancrés profondément. Compte tes blessures, c’est l’histoire d’un père et d’un fils qui n’arrivent plus à communiquer. Les maladresses accumulées se transforment en frustrations, en violence retenue. Lorsque ça explose, c’est de méchanceté crasse dont chacun fait preuve face à l’autre. Le film raconte ainsi le parcours de Vincent vers une forme d’indépendance, une émancipation non pas matérielle mais affective vis-à-vis de son père. Les acteurs sont très justes et le film extrêmement touchant, toujours sur le fil du rasoir, sans jamais tomber dans le mièvre ni dans la surenchère émotionnelle.