CAPTIVES

Paris, La Salpêtrière, 1894. Fanni cherche sa mère, dont l’administration a perdu la trace car son identité a été falsifiée dans les registres, à la demande de sa famille. Pour la retrouver, elle se laisse volontairement enfermer parmi une multitude d’autres femmes, internées « sans grand espoir de guérison ». Alors que se prépare le dernier grand Bal des Folles de la Salpêtrière – rendez-vous mondain très prisé du tout-Paris, dans lequel politiques, artistes et gens de la haute se presseront – elle comprend peu à peu qu’il sera pour elle et sa mère le dernier espoir d’échapper au piège qui se referme… 

L'histoire du célèbre hôpital du 13^ème arrondissement de Paris est riche d’histoires de femmes, d’esprits féminins indépendants ou rebelles dont les vies y ont été bouleversées et brisées. Véritable plongée dans cet immense purgatoire de plusieurs hectares en plein coeur de Paris, nous y découvrons la brutalité et les rapports complexes qui lient soignantes et internées, mais aussi le règne de l’irrationnel et de l’arbitraire. Bains glacés, flagellations, privations prolongées de nourriture : autant de recours employés quotidiennement qui firent l’effroyable réputation de l’institution. Arnaud des Pallières a su réunir une distribution des plus prestigieuses : l’intensité et la sensibilité avec lesquelles chaque actrice a tenu à défendre son personnage amènent au film une richesse de nuances exceptionnelle, à commencer par Mélanie Thierry qui irradie d’une présence incroyable. À travers le regard de Fanni, prise au piège d’un lieu dont la porte ne se rouvre jamais, c’est le quotidien de la condition des « folles » que le film raconte. Comme une image à peine grossie de la condition des femmes d’hier et d’aujourd’hui.