BOUDJEMÂA ET LA MAISON CINÉMA

« Aujourd’hui quand j’écoute les ministres qui pleurent l’absence de salles de cinéma, pourquoi il n’y en pas… Ils ne veulent pas de salles de cinéma. Parce qu’ils savent que le cinéma libère. Le film rend les gens libres. Et ils ne veulent pas des gens libres. Donc il n’y a pas de salles de cinéma. » Boudjemâa Karèche

À 75 ans, Boudjemâa Karèche est la mémoire vivante du cinéma algérien, arabe et africain. Pendant trente-quatre ans, il a dirigé La Cinémathèque d’Alger. Ce haut lieu de culture, de débats, et de liberté, connu des cinéphiles du monde entier, a épousé l’Histoire de l’Algérie, racontée en filigrane à travers le destin de ce héros discret. Elle s'est imposée comme la Cinémathèque du tiers-monde, faisant la part belle au cinéma africain, cubain, latino...  Evincé en 2004, Boudjemâa prend alors une décision : il ne parlera plus de cinéma.

Boudjemâa Karèche a tout de même fini par se livrer à Mohammed Latrèche... Et il ne fait que parler de cinéma ! Il revient sur son parcours, de l'effervescence des débuts à la terreur des années 1990, lui qui a diffusé des films sans relâche à Alger, capitale des mouvements de libération africains, arabes et latino-américains. Il raconte la naissance de la Cinémathèque, enfant de la guerre de libération. Il revit ces années-là, quand étaient programmées jusqu’à cinq séances par jour, suivies de débats en présence de réalisateurs venus du monde entier. Il évoque un demi-siècle de cinéma, de souvenirs, d’anecdotes, de rencontres...