ASAKO I & II
Du 02/01/2019 au 29/01/2019
SÉLECTION OFFICIELLE, EN COMPÉTITION • FESTIVAL DE CANNES 2018
Asako, étudiante sage et réservée d’Osaka, croise un beau et ténébreux jeune homme nommé Baku à la sortie d’une exposition et tombe amoureuse de lui au premier regard, à la faveur d’un ralenti acidulé. Cette scène au lyrisme délicat lance le film sur la piste provisoire d’une bluette post-adolescente, jusqu’à ce que Baku disparaisse... Deux ans plus tard, on retrouve Asako à Tokyo où elle rencontre Ryohei, sosie parfait de Baku mais à la personnalité beaucoup plus rangée. Elle s'installe avec lui et, avec le temps, déniche dans cette relation une autre forme d’amour, moins intempestive, plus profonde. Mais le passage d’une ancienne amie d’Osaka ravive en elle le souvenir de Baku, devenu un mannequin célèbre, et, avec lui, les taraudantes alarmes de la passion.
La révélation d’un cinéaste a toujours quelque chose d’émouvant. C’est ce qu’il advient avec le réalisateur japonais Ryûsuke Hamaguchi, inconnu en France jusqu’au mois de mai dernier qui l'a mis doublement à l’honneur. D’abord avec l’heureuse sortie en salle de son film-fleuve Senses, magnifique portrait d’un groupe d’amies à l’approche de la quarantaine, puis par la présentation d’Asako I & II au Festival de Cannes. Proximité d’autant plus frappante que les deux films jouent sur un même registre intime et existentiel, celui d’un cinéma exclusivement occupé de relations humaines, jusque dans leurs plus infimes articulations. Asako I & II captive avant tout par la finesse de son découpage et la progression elliptique du récit, qui propulse les personnages dans une perspective de temps étendue : Hamaguchi parvient ainsi à mesurer la lente transformation et sédimentation des sentiments.
(D'après Mathieu Macheret • Le Monde)