AMERICAN HONEY

American honey suit le parcours d’une jeune femme de 19 ans, Star, qui s’échappe de sa famille (pour le moins dysfonctionnelle) et rejoint une bande de jeunes qui traversent les États-Unis et font du porte-à-porte pour vendre des magazines. Aussitôt à sa place parmi eux, elle adopte rapidement leur style de vie, rythmée par des soirées arrosées, des courtes nuits dans des motels miteux, des petits méfaits et des histoires d’amour… Elle est particulièrement sensible au charme de Jack, qui n’est autre que le petit ami de sa patronne...

Le film colle au plus près de ces jeunes, accompagnant le moindre de leurs mouvements. Il y a quelque chose de brut dans cette manière de filmer leur humanité, leur vivacité et leurs imperfections, mais Andrea Arnold parvient à magnifier les moindres détails, jusqu’à la saleté sous un ongle au vernis écaillé... On sent la chaleur, le désir, l’exaspération et la peur. Le personnage de Star est entier et naïf, dans un monde où la crédulité peut être abusée et la jeune femme se met parfois en danger. Le film ne tombe pas pour autant dans les clichés faciles : le portrait que nous livre Andrea Arnold est beaucoup plus subtil. C’est celui d’une jeunesse qui doit s’inventer un avenir, de la génération d’après, des oubliés du rêve américain, de ceux qui n’ont jamais pu y croire mais qui doivent néanmoins se construire une vie, si possible meilleure. Pas de jugement dans ce road-movie contemplatif et réaliste, mais un regard marquant, rythmé par une bande son éclectique et très présente, qui nous poursuit longtemps après la projection.