A MAN

Après son divorce, Rie retourne dans sa ville natale. Elle y fait la connaissance de Daisuke, l'épouse rapidement et mène avec lui une vie heureuse en compagnie de leurs deux enfants. Son existence tranquille se voit bouleversée quand Daisuke décède dans un accident. Rie découvre alors que son mari n'était pas celui qu’il prétendait être. Elle engage un avocat pour connaître sa véritable identité...

Adapté du roman de Keiichiro Hirano et interprété par Satoshi Tsumabuki (La famille Asada) et Sakura Ando (Une affaire de famille), A man a triomphé aux Césars japonais, raflant huit récompenses majeures et succédant ainsi à Drive my car de Ryusuke Hamaguchi. Sous la forme d'un thriller complexe et labyrinthique, aussi élégant qu'envoûtant, le film de Kei Ishikawa évoque autant des interrogations intimes que des questions sociales. Les investigations sur l'identité mystérieuse du défunt révèlent en miroir celle de celui qui le recherche, tout comme elles nous éclairent sur les mécanismes sociétaux à l'oeuvre. A man dépeint ainsi la situation des mères célibataires qui décident de se remarier et la place des Coréens dans la société nipponne – notamment le sort des Zainichi, Coréens nés au Japon. À l'image de La reproduction interdite – célèbre tableau de Magritte qui ouvre le film et représente un homme de dos, face à un miroir qui le reflète également de dos – A man ne cesse de faire vaciller nos certitudes. L'enquête centrale se double d'un sens aigu de l'observation et d'une profonde tendresse pour ses personnages, malgré leurs zones d'ombres et leurs contradictions : si son suspense nous tient en haleine, les histoires intimes qu'elle dévoile nous bouleversent...