7 JOURS
Du 06/10/2021 au 26/10/2021
« Pourquoi sont-ils têtus ? Parce qu’ils sont jeunes, les jeunes se battent toujours pour défendre ce en quoi ils croient ». Ainsi s’interrogent des adultes devant l’obstination d’une poignée de gamins à se retrancher dans une usine désaffectée, assiégée par la police. Il ne s’agissait, au début, que d’une escapade entre lycéens, imaginée par Mamoru pour fêter l'anniversaire de sa voisine Aya dont il est secrètement amoureux. Une sorte de parenthèse loin de la pression quotidienne que leurs parents et professeurs leur font subir. En découvrant qu'ils ne sont pas seuls à se réfugier dans ces entrepôts abandonnés, leur fugue évolue en lutte ouverte contre les lois et les actes des adultes.
Cette rébellion d’une semaine ne changera pas la marche du monde : bien qu’il s’agisse d’un film d’animation japonais dans la pure lignée du genre, nous ne sommes pas dans ce type de scénario. Aucun élément fantastique, non plus, ne vient embellir le prosaïque de notre époque, et les personnages ne charrient pas de charge symbolique forte – si chère aux auteurs nippons. Le réalisateur Yuta Murano a d’ailleurs interviewé de nombreux lycéens afin de coller au plus près à leurs problématiques. Voilà donc un film profondément incarné dans notre époque qui aborde la thématique plus intemporelle du conflit générationnel. Mais loin de rester dans un antagonisme entre la naïve spontanéité des jeunes et la sagesse désabusée des aînés, le film met l’accent sur l’émergence de deux types de luttes. La première est collective : elle fait exister le groupe par son opposition à d’autres. La solidarité est alors recherchée, réinventée, comme une nécessité. La seconde est individuelle : elle est menée par tout un chacun avec ou contre soi-même. Il s'agit de faire coïncider sa sensibilité intime avec les attentes des autres – amis ou ennemis, réels ou virtuels. Ces deux combats sont intimement liés, 7 jours le montre avec une simplicité et une justesse désarmantes. Une belle manière de se réconcilier avec soi-même – jeune ou vieux – et avec le monde – aussi exaspérant soit-il.